Méthode NMC
La méthode NMC (Parrish et Derber, 1992) est ou a été
utilisée dans de nombreux centres de prévision météorologique. Elle
permet de construire de construire une matrice de covariances
d'erreur d'ébauche statique.
L'idée est de calculer des différences entre des prévisions valides
au même instant mais de durées différentes. À partir de ces
différences, il est possible de d'obtenir des statistiques qui
peuvent être liées à la matrice de covariances d'erreur d'ébauche
.
À partir d'un système d'assimilation séquentielle, il est très facile
de mettre cette méthode en
uvre. À la fenêtre d'assimilation
démarrant à l'instant
, une prévision d'une durée de deux cycles
d'assimilation est effectuée (de
à
). À partir
du même état à l'instant
, un cycle d'assimilation
est effectué et permettent d'obtenir un état à l'instant
à
partir duquel une prévision est effectuée de d'une durée d'un
cycle (de
à
). Ces deux prévisions sont donc valides
au même instant
. Il est possible d'envisager ces deux
prévisions comme des prévisions d'une durée d'un seul cycle d'assimilation
mais dont les conditions initiales à
varient. Ces différences
de conditions initiales reflètent l'impact de
l'assimilation. En calculant les différences entre ces deux prévisions
et en reproduisant ces expériences suffisamment de fois, il est
alors possible de calculer des statistiques sur ces différences.
Le principe de la méthode NMC est illustré par la Fig. 6.2.
Figure:
Méthode NMC.
Une prévision démarre à
et dure jusqu'à
.
Au même instant, une analyse est effectuée entre
et
.
Suite à l'analyse, une prévision est effectuée jusqu'à l'instant
.
Les différences entre les deux prévisions à l'instant
sont calculées.
Ce processus est répété à partir de l'instant
et
ainsi de suite. Toutes les différences permettent alors d'estimer
la matrice de covariances d'erreur d'ébauche
.
 |
Comme le met en évidence Berre (2006), l'erreur d'analyse
s'écrit
et la différence entre les conditions initiales des deux prévisions
à l'instant
s'écrit
Les matrices
et
représentent les poids des erreurs
d'ébauche et d'observation dans l'équation d'analyse.
Dans la méthode NMC, le poids de l'erreur d'ébauche est
approximé par
. Cette approximation est raisonnable
si
(Boutier, 1994). Ce cas de figure est décrit
par un réseau d'observations très denses (
)
et des matrices de covariances d'erreur presque identiques
(
). La deuxième condition signifie
que l'erreur d'observation possède la même intensité et les mêmes structures
spatiales que l'erreur d'ébauche.
Cependant, dans les régions pauvres en observations ou avec des observations
de piètre qualité, l'incrément d'analyse risque d'être faible
tandis que l'erreur d'analyse sera grande.
De plus, l'erreur d'observation est généralement moins corrélée
spatialement que l'erreur d'ébauche. Comme le montre Daley (1991,
section 4.5), l'opérateur
agit comme un
filtre passe-bas. Par conséquence, l'opérateur
devrait agir comme un filtre passe-haut. Ce qui signifie que l'incrément
d'analyse doit avoir un spectre plus large que l'erreur d'analyse.
Les corrélations d'erreur d'analyse risquent donc d'être
surestimées avec la méthode NMC.
La perturbation d'analyse à l'instant
est ensuite
propagée par le modèle d'évolution jusqu'à
. Les différences
entre les prévisions permettent donc d'estimer l'erreur d'ébauche
à la condition que
.
La méthode NMC a de nombreux avantages. Elle permet d'obtenir
des statistiques dans l'espace du modèle et donc pour toutes les variables
du modèle. De plus, elle est très bon marché. Cependant, elle ne représente
pas parfaitement l'erreur d'ébauche car les hypothèses faites
ne sont pas respectées. Ainsi, l'estimation de l'erreur d'ébauche
est trop faible dans les régions peu ou mal observée.
Nicolas Daget
2007-11-16