En effet, l'introduction de l'approche incrémentale en météorologie a été motivée par la réduction de coût qu'elle propose. Dans le cadre du 4D-Var classique décrit précédemment, à chaque itération de la minimisation de la fonction coût (Eqs. 5.27 et 5.28), l'intégration du modèle direct non-linéaire et de l'adjoint du modèle linéarisé est très coûteuse. Les non-linéarités des modèles numériques atmosphériques peuvent conduire à des fonctions coûts complexes. Les minimiseurs utilisés sur ces fonctions n'aboutissent pas forcément à une minimisation fiable et ce, de surcroît, à un coût élevé. Ces non-linéarités compliquent de plus, lourdement la tâche de l'écriture de l'adjoint (Xu, 1996). Dans l'approche incrémentale, la fonction coût est rendue quadratique, ce qui garantit l'identification d'un minimum unique par une méthode de descente pour un coût de calcul notablement inférieur à celui du problème non-linéaire. Le modèle linéaire-tangent est écrit avec une physique simplifiée, ce qui facilite grandement l'écriture de l'adjoint du modèle. De plus, une approche communément choisie en météorologie est d'utiliser un modèle linéaire-tangent à une résolution plus basse que celle du modèle non-linéaire. Le coût de la minimisation du 4D-Var en est significativement réduit. C'est formulation incrémentale de l'approche variationnelle du 4D-Var qui a permis de le rendre applicable de façon opérationnelle pour la prévision météorologique (Courtier , 1994 et Rabier , 2000).
Dans la formulation incrémentale de l'assimilation variationnelle, l'objectif
est de minimiser la fonction coût, non plus par rapport à la variable d'état ,
mais par rapport à un incrément
tel que
.
L'hypothèse principale de la formulation incrémentale est d'utiliser
un modèle d'évolution et un opérateur d'observation linéarisé pour
propager l'incrément mais de conserver le modèle non-linéaire pour la
propagation de l'ébauche
. La solution de la minimisation est l'incrément
d'analyse
à
tel que le vecteur d'analyse
soit
La fonction coût du 4D-Var incrémental à contrainte forte
est quadratique et la minimisation possède une solution unique. Si la
linéarisation des opérateurs
,
et
est exacte,
alors la solution est identique à celle obtenue par le filtre de Kalman
étendu.
L'incrément d'analyse qui minimise la fonction coût donné par les Eqs.
5.40 et 5.41 est
La figure 5.8 permet de représenter simplement l'utilisation du 4D-Var incrémental. Elle est à comparer aux Figs. 5.6 et 5.7 qui représentent, selon les mêmes codes, les 3D-Var FGAT incrémental avec ou sans IAU.
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Nicolas Daget 2007-11-16