Soutenance de Thèse: Gaelle MOURET – Adaptation de conditions aux limites chorochroniques pour la simulation aux grandes échelles d'un étage de turbomachine
Jeudi 30 juin 2016 à 14h00
Thèses Cerfacs Salle de Séminaires
Résumé :
Dans un contexte d’amélioration des moteurs aéronautiques en termes de consommation et de pollution, les simulations numériques apparaissent comme un outil intéressant pour mieux comprendre et modéliser les phénomènes turbulents qui se produisent dans les turbomachines. La simulation aux grandes échelles (SGE) d'un étage de turbomachine à des conditions réalistes (nombre de Mach, nombre de Reynolds…) reste toutefois hors de portée dans le cadre industriel. La méthode chorochronique, aujourd'hui largement utilisée pour les calculs URANS, permet de réduire le coût des simulations numériques, mais elle implique de stocker le signal aux frontières du domaine pendant une période complète de l'écoulement. Le stockage direct de l'information étant exclu étant donné la taille des maillages et les pas de temps mis en jeu, la solution la plus courante actuellement est de décomposer le signal sous la forme de séries de Fourier. Cette solution ne retient du signal qu'une fréquence fondamentale (la fréquence de passage de la roue opposée) et un nombre limité d'harmoniques. Dans le cadre d'une SGE, elle implique donc une grande perte d'énergie, et le filtrage des phénomènes décorrélés de la vitesse de rotation comme par exemple un lâcher tourbillonnaire. Le remplacement de la décomposition en séries de Fourier par une décomposition aux valeurs propres (POD pour Proper Orthogonal Decomposition) permet de stocker le signal aux interfaces sans faire d'hypothèse sur les fréquences contenues dans le signal et donc de réduire la perte d'énergie liée à l'utilisation d'un modèle réduit. La compression s'effectue en supprimant les plus petites valeurs singulières et les vecteurs associés. Cette nouvelle méthode est validée sur la simulation URANS d’étages de turbomachines et comparée aux conditions classiques utilisant les séries de Fourier et à des calculs de références contenant plusieurs aubes par roue. Elle est ensuite appliquée à la simulation aux grandes échelles de l’écoulement d’un cylindre. Les erreurs causées par l’hypothèse chorochronique et par la compression sont séparées et on montre que l’utilisation de la POD permet de réduire de moitié le filtrage des fluctuations de vitesses par rapport aux séries de Fourier pour un même taux de compression. Enfin, la simulation aux grandes échelles d’un étage de turbomachine avec des conditions chorochroniques POD est réalisée afin de valider la méthode dans le cadre d’une configuration industrielle.
Mots clés : turbomachine, simulations aux grandes échelles, conditions chorochroniques
Jury:
Paul TUCKER University of Cambridge Referee
Li HE University of Oxford Referee
Isabelle TREBINJAC CETHIL Lyon Member
Eric LIPPINOIS SNECMA Member
Jean-François BOUSSUGE CERFACS Referee
Lionel CASTILLON ONERA co Advisor
Nicolas GOURDAIN ISAE Advisor