Soutenance de thèse – Mélissa FERAND : « Modélisation du bruit de combustion de turbofan en champ lointain »
Mardi 6 février 2018 à 10h00
Thèses Cerfacs CERFACS CONFERENCE ROOM JEAN-CLAUDE ANDRÉ
Résumé
Depuis l’introduction du moteur à réaction pour la propulsion des avions dans les années 1950, l’acoustique est devenue d’un grand intérêt pour l’industrie du moteur. Alors que les turboréacteurs initiaux étaient dominés par le bruit de jet, l’introduction du moteur à turbofan dans les années 1960 a permis d’atténuer le bruit de jet, mais a introduit le bruit de soufflante. Dans les années 1970, grâce à de nouvelles conceptions avancées pour la réduction du bruit, une réduction majeure du bruit des avions s’en est suivie et la contribution du bruit de combustion a été remise en question. En effet, une réglementation plus restrictive du bruit pourrait exiger que le bruit de fan et de jet soient réduits au point où une réduction du bruit de combustion devienne également nécessaire. En outre, la conception des chambres de combustion est pilotée uniquement par la restriction des polluants chimiques produits par la combustion, l’efficacité et la consommation. L’impact de ces nouveaux concepts sur le bruit de combustion n’est actuellement pas une contrainte prise en compte lors de la conception.
Avant d’envisager de réduire le bruit de combustion, il faut d’abord en comprendre les différents mécanismes. Cependant, proposer une méthode de prédiction pour le bruit de combustion n’est pas une tâche facile en raison des multiples interactions physiques impliquées lors des processus de combustion. De nombreuses expériences existent pour évaluer le bruit de combustion causé par les flammes ou des chambres de combustion simplifiées. Cependant, seules quelques-unes considèrent le chemin de propagation complet du bruit de combustion provenant d’un moteur, car il est difficile d’isoler cette source acoustique du bruit des autres modules du moteur. Les méthodes empiriques basées sur des extrapolations et des simplifications sont souvent utilisées pour prédire le bruit de combustion des moteurs aéronautiques. De nombreuses analogies acoustiques ont également été dérivées à partir de Lighthill.
Les travaux de cette thèse proposent d’étudier le bruit de combustion provenant d’un moteur d’avion à l’aide d’une chaine de calcul traitant différents modules de la génération du bruit de combustion à sa propagation en champ lointain. Ils mettent en évidence l’importance du bruit de combustion pour différents points de fonctionnement. Les mécanismes générateurs du bruit seront identifiés dans la chambre de combustion. Le rôle de la turbine en tant qu’atténuateur de bruit et générateur de bruit indirect sera évalué ainsi que la propagation en champ lointain en considérant des milieux inhomogènes.
Enfin, uns stratégie alternative sera également proposée afin de considérer l’interaction entre le bruit de combustion et le bruit de jet. Pour se faire des LES de jet forcé par le bruit de combustion seront réalisées. Une nouvelle approche sera proposée à partir de ces résultats qui semblent montrer que le bruit de combustion a un impact sur la turbulence du jet.
Jury
Françoise BAILLOT Professeur, CORIA CNRS, Rouen Rapporteur
Christophe BAILLY Professeur, Ecole Centrale de Lyon Rapporteur
Alexis GIAUQUE Professeur, Ecole Centrale de Lyon Examinateur
Guillaume DAVILLER Chercheur, CERFACS Toulouse Examinateur
Claude SENSIAU Ingénieur, Safran Aircraft Engines Industriel invité
Thierry POINSOT Directeur de recherche, IMFT CNRS, Toulouse Directeur de thèse
Stéphane MOREAU Professeur, Université Sherbrooke, Canada Co-directeur de thèse