🎓Soutenance HDR –Ariane KOCH-LARROUY
Jeudi 20 novembre 2025 Ã 9h30
Salle JCA, Cerfacs, Toulouse
Chargée de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement au CECI
Ondes internes de marée : devenir, mélange et impact. Au carrefour d'outils et de disciplines
Depuis une quinzaine d'années, mes recherches à l'IRD portent sur les ondes internes de marée (ITs), leur génération, leur dissipation, leurs interactions avec la circulation océanique et leur impact sur les propriétés de surface et la biogéochimie. Générées par l'interaction de la marée barotrope avec les reliefs sous-marins dans un océan stratifié, ces ondes induisent des déplacements verticaux importants des couches denses de l'océan, et peuvent être visibles en surface, notamment par imagerie satellitaire (sunglint, altimétrie, SAR).
La dissipation des ondes internes alimente le mélange diapycnal dans l'océan. Lorsqu'il se produit en profondeur, ce mélange soutient la circulation thermohaline ; s'il se produit près de la surface, il peut renforcer les échanges air-mer et modifier les propriétés biogéochimiques en enrichissant la couche de surface en eaux froides et en nutriments. La quantification de la distribution spatio-temporelle de ce mélange, essentielle pour comprendre le climat et le transport des traceurs, demeure un défi scientifique majeur. Les ondes internes couvrent en effet une gamme de processus encore mal caractérisés, s'étendant d'échelles kilométriques à millimétriques. Elles se manifestent sous forme de trains d'ondes ou d'ondes solitaires, aux signatures spectrales distinctes, ce qui rend leur prévision complexe. Leur désintégration met en jeu une diversité de mécanismes d'instabilité, résultant d'interactions complexes avec le champ d'ondes lui-même, des variations de la stratification, et les structures de la circulation océanique ambiante.
Mon approche est multi-échelle, multi-outil et interdisciplinaire, combinant modélisation numérique (idéalisée et réaliste), observations in-situ et données satellitaires. Je suis responsable scientifique de deux grandes campagnes en mer consacrées à ces processus : INDOMIX (2010) en Indonésie, et AMAZOMIX (2021) sur le plateau amazonien. J'ai également coordonné le développement de plusieurs configurations numériques haute résolution (INDO1/4°, INDESO1/12°, AMAZON1/36°, TAPIOCA1/36°), et collaboré avec le LOPS sur des modèles idéalisés pour tester les effets d'interactions complexes comme ondes-tourbillons.
Enfin, je suis fortement engagée dans la formation par la recherche, avec l'encadrement de doctorants en cotutelle, de post-doctorants et de nombreux stagiaires, en collaboration avec des universités partenaires au Brésil, en Indonésie, au Bénin, à Cuba et au Venezuela. Mes perspectives portent sur l'amélioration de la compréhension des ITs et de leurs impacts ainsi que sur une meilleure prise en compte des marées internes dans les modèles de climat, en développant des paramétrisations fondées sur les bilans d'énergie, afin de mieux représenter leur rôle dans les équilibres climatiques globaux.
Jury
| Anne-Marie Tréguier | Directrice de Recherche au CNRS, LOPS | Rapporteur |
| Anne Petrenko | Professeur de l’Université de Marseille, MIO | Rapporteur |
| Marion Gehlen | Directrice de Recherche, LSCE | Rapporteur |
| Florent Lyard | Directeur de Recherche, LEGOS | Invité |
| Isabelle Dadou | Professeur de l’Université de Toulouse, LEGOS | Marraine |
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